La journee commencait mal. Entre les batailles rangees entre chiens et hyenes, et les camions de contrebance du Kenya qui traversent le village toute la nuit.
Les pates au thon du reveil, a 6h, n aidaient en rien. Mais c est aussi ca le couchsurfing local.
Et pourtant, malgre l absence de sommeil, grosse journee de productivite. J ai enfin reussi a convaincre Boosa de faire un portrait, le persuadant que je ne volerai pas son ame en le photographiant.
Seconde journee dans le volcan. Epuisant, mais moins que le boulot d extracteur de sel. Me suis fondu dans la vie du village, et je me dois de revenir sur ce qui a pu etre ecrit sur ce blog les jours precedents. Le khat agit, et pas qu un peu.
Le tout est de savoir prendre le temps, bien entoure (30 personnes essayant de m apprendre l oromique), et d arroser le tout a bon escient.
Stimulation cerebrale totale, peut etre trop.
La journee s acheve joyeusement, mais on me previent qu en raison de la secheresse ambiante, commerce et traffic routier dans ma zone sont limites. Je ferais mieux de prendre le bus de nuit vers Dubluck afin de demain, peut etre, trouver un moyen de rejoindre une vraie ville. Chose faite, et a nouveau sur la route, carnage. Un camion-plateau rempli de vaches est renverse sur le bord de l asphalte. La moitie du betail est predecoupee, pour les hyenes..
Les trois occupants du camion sont vivants, mais bien esquintes. Premier boulot avec les passagers de mon bus, degager les animaux morts de sous le camion, et liberer les vivants. Etrange priorite. Tres lourd une vache.
Un des blesses commence a gueuler serieusement et en appelle a dieu, encore lui.
Je donne les instructions d arreter de le deplacer dans tous les sens (j ai suivi la formation croix rouge a la tele, avec Adriana Karembeu), et voila qu on me croit medecin. Je dois veiller sur lui et le sang de sa joue arrachee perle deja sur mes genoux. Engagez vous qu ils disaient..
Arrivee a Dubluck, epuise, tres tard. Toujours pas d electricite. Je trouve refuge chez une famille, la nuit sera courte. C est bon de se sentir vivant.