Ils se sont envoles. Apres une journee marathon, (re)commencee a 4heures, nouveau periple en bus jusqu a Addis, qui suinte toujours la pollution et l agressivite. Les familles sont logees dans un batiment pres de l ambassade d Israel pour la journee, et les ennuis commencent pour nous. Reperage pres de l ambassade... et reperés.
Des officiers en armes se precipitent sur nous, tout en tension. ``Posez vos sacs, levez les mains et avancez doucement !!`` Ils sont malins, tous les terroristes en goguette ont l habitude de se promener les mains dans les poches devant leurs prochaines cibles.
Echanges de courtoisies, palpations, contoles suspicieux, et je donne les noms qui derident. On nous laisse repartir, sourire aux levres, mais kalash en bandouliere.
Journee compliquee jusqu au bout, negociations d autorisations pour accompagner les familles a l aeroport, mon boitier photo pose probleme en permanence.  Nous reussissons finalement a nous glisser jusqu aux terminaux, mais recales a l entree, malgre palabres, tentatives de compromis (et presque de corruption). Il faudra trouver une solution plus tard. Nous devions rentrer en avion a Gondar, mais un contact sur place nous dit son inquietude quand a la faisabilite du voyage. Bien vu, volcan en eruption en Erythree (l occasion pour l Ethiopie de lui redeclarer la guerre), et tous les vols de la semaine sautent. C est donc un ticket retour par la piste, sinueuse, trouee, et de nuit.
B/
Picture
Picture
Picture
 
Lundi matin. Reveil avant, bien avant les aurores. Les deux bus pour Addis partent a 5h et rendez vous est pris avec une famille emigrante pour y aller ensemble. Il y a foule devant ce que les Falash Mura appellent `l embassy` a Gondar.Ceux qui restent a quai pour le moment (certains pour toujours), les embrassades, les pleurs, les tentatives vaines de se glisser dans un bus.
Periple de 800km de piste, dans un car sans suspensions aussi vieux que le pays. Mixed feelings, parce qu`a la joie longtemps revee de fouler leur Terre promise, se melent les craintes de s y perdre, de ne jamais y retrouver le pays fantasme des annees.
Au milieu du trajet, scene d emeute dans un bus. Un vieil homme pris de panique veut faire machine arriere. Tout l effraie desormais. Sa famille est ici, il n a plus rien a faire d Israel et de ses promesses, finalement.
Retour a la normale sous les moqueries des temoins. ``Sur 80 millions d ethiopiens, 80 millions revent d emigrer, et toi tu te plains ?``
La route jusqu a Addis est trop longue, etape. Apres 14 heures de vertebres broyees, nous passons la nuit dans ce qui ressemble a s y meprendre a un hotel de passe a hepatite, dans un village-route dont le nom m echappe deja pour toujours.
B/
Picture
Picture
Picture
 
A Gondar, la semaine s acheve par un reportage au cimetiere de la communaute.

Elle s acheve et annonce aussi un depart. Demain matin, 82 falash mura eligibles et selectionnes (nous reviendrons plus tard sur les criteres) partent pour Addis en bus, avant leur Aliyah en Israel. Bonne nouvelle, nous serons du voyage par la route.. 12 heures de trajet.
Avons rencontre les familles choisies apres plusieurs annees d attente. Rencontres fortes qui annoncent un depart plein d emotion. Tous les membres d une famille ne partent pas.
Nous serons demain soir a Addis si tout se deroule comme prevu et resterons avec eux jusqu qu a l envol de leur avion pour Tel Aviv, mardi soir.

Retournerons a Gondar mercredi, il reste du travail.

Picture
Picture
Picture
Picture