Rencontre avec Mario, ancien légionnaire revenu dans le village de son enfance. Il raconte à quel point il est difficile de faire changer les choses ici. Les anciens qui laissent tomber Ouanary en désuétude, l'ambiance malsaine, l'alcool, l'inceste, et le maire complaisant. Faire de la ville un lieu touristique pour lui redonner une aura, ou amener des familles à s'installer semble relever du tour de force.
J'entends aussi une histoire invraisemblable sur l'existence supposée dans un marais du coin d'un caïman noir de 15 mètres de long, que seuls quelques habitants du coin auraient jamais observé...
Les deux entomologistes sont partis en zodiac à 8 kilomètres plus haut sur la rivière, dans le village fantôme 'Pays indien', poser leurs pièges. Ils y passeront la nuit.
On recroise une équipe de la Boudeuse, et son capitaine, Patrice Franceschi, le mythe. A son propos j'apprends aussi quelques anectodes qui l'écornent un peu.
L'après-midi est consacrée à quelques traques d'oiseau avec l'ornithologue à bord, ainsi qu'à une virée en pirogue dans une crique marécageuse aux alentours de Ouanary. Mr Sébéloué, un des anciens du village nous fait découvrir, dans la jungle, une distillerie désaffectée, utilisée au temps de l'esclavage, et désormais rongée par la nature. En prime, un combat sans merci contre les super moustiques des marécages. A la machette. Victoire sans appel des vampires.
Avant de dîner, pour rassurer nos esprits d'aventuriers du bout du monde, je lance une ligne dans le fleuve et propose de rapporter le dîner. Trois malheureux poissons, sûrement plein de mercure (machouarans blanc) qui laisseraient un Biafrais crever de faim.
Le capitaine a des spaghettis à bord, nous sommes sauvés.
Cette nuit nous appareillons pour l'île aux perroquets, sur l'Oyapock. Apparemment elle est sous la protection d'une réserve brésilienne et nous ne pourrons pas y poser le pied sans autorisation. On verra bien.