Tout le monde à l'heure. Je croise des 'confrères' de RFO venus pour filmer le départ. Ils sont un peu verts de rester à quai. Ils seront de la prochaine mission.
L'équipe est composée de huit personnes plus deux membres d'équipage.
Le directeur du Parc Naturel Régional de Guyane, une de ses collaboratrices, deux entomologistes, un ornithologue, la responsable de la fondation du patrimoine, une étudiante spécialisée dans la protection de la nature, et moi-même.
Les amarres sont larguées et le trajet est plus complexe que prévu. L'arrivée qui devait être en milieu d'après midi se fera à 22h. Les conditions climatiques nous on fait méchamment dévier et tout le monde n'a pas le pied marin. La notamine aide beaucoup malgré tout. Après le premier repas pourtant, premiers renvois. C'est fait par dessus bord, ce n'est donc pas perdu pour tout le monde.
Ca secoue fort en pleine mer, jusqu'au mouillage dans l'estuaire de l'Oyapock.
La nuit est tombée, impossible de déceler quoi que ce soit à l'oeil. Le gps indique pourtant qu'on est en face de la montagne d'argent, première étape de la mission.
Une seule lueur se distingue dans la nuit, celle d'une tapouille brésilienne qui mouille, illégalement près de la plage de la montagne. Dans les eaux françaises, les pêcheurs brésiliens n'ont pas le droit de naviguer. Les entomos décident de passer la nuit à terre, pour poser leurs piégeages lumineux.
Quand leur zodiac s'approche du bateau brésilien, panique à bord, les pêcheurs allument tous leurs feux, persuadés que nous sommes la gendarmerie maritime. Ils seront vite rassurés, nous aussi. Les fusils sont de leur côté. Chacun vaquera finalement à ses occupations en toute quiétude.