A peine arrivé au journal, je reçois un appel de la seule d'entre eux qui a des notions de français. Notions parce qu'elle n'a compris que la moitié de l'article et croit que je les qualifie de voleurs et de pilleurs. Je relatais juste la plainte qui a été déposée à leur encontre.
Je décide d'aller m'en expliquer directement, afin de dissiper le malentendu. Pas complètement serein sur le trajet.
Sur place, mon décryptage fait mouche. Sous le coup de l'émotion mon interlocutrice ne maîtrise plus son français et je tente le coup avec un autre qui parle l'allemand. Je n'aurais jamais cru devoir l'utiliser en Guyane.
En repartant, un huissier de justice pénètre dans le squat. La copie conforme de celui-ci.
Méprisant au possible, il vient pour constater l'état des lieux, et "recenser" les personnes présentes. Je lui explique que je suis journaliste, mais il n'y croit pas sans ma carte de presse. J'ai beau lui justifier que je n'en ai pas encore, et que j'ai laissé mes papiers au bureau, il refuse d'écouter, et décide tout simplement de noter mon nom avec ceux des Colombiens. Je fais donc partie des squatteurs de l'immeuble pour le moment.
Je passe la fin d'après-midi sur le port, afin de me changer les idées, et d'observer le manège des pêcheurs au filet.